LE BAPTISTERE PALEOCHRETIEN

Le baptistère, à cet emplacement, au centre de la cité antique et de l'ensemble cathédral, comme c'est le cas à Fréjus, atteste l'ancienneté de l'Eglise de Limoges et de la permanence du site où la tradition a toujours honoré l'ermitage de saint Martial, premier évêque de Limoges. (3ème siècle)

Maquette du quartier de la cathédrale de Fréjus

 

A – Cathédrale

B – Baptistère

C – Tour du Chevet

D – Clocher

E – Sacristie

F – Prévôté

G – Cloître

H – Salle capitulaire

I – Bâtiments canoniaux

J – Palais épiscopal

K – Tour du palais

 

On remarque que le baptistère est implanté au cœur de la Cité épiscopale sur le tracé d’un décumanus de la ville antique d’Augustoritum.

 

 

 

Sur cette photographie, les pierres de couleur pâle correspondent aux restes du contrefort nord-est du bras de transept nord de la cathédrale romane.

Les découvertes archéologiques laissent supposer que le baptistère a subi plusieurs modifications au cours du Haut Moyen Âge (travaux sur la cuve baptismale, création d'une abside avec un autel à l'est...).

Ici, les archéologues ont mis en évidence un mur d'abside (1) et un autel (2) probablement édifiés au moment où le baptistère a été converti en lieu de culte.

Au début du XIIIème siècle, il est arasé et remplacé par l'église saint Jean en saint Etienne.

Cette paroisse accueillera de Pâques à Pentecôte tous les baptêmes des paroisses de la Cité jusqu'à sa destruction à la Révolution.

Proposition de reconstitution du Baptistère de Mariana, en corse, illustration parue pour la première fois dans la revue "Le Monde de la Bible" © Jean Benoît Héron 1996

 

LE BAPTISTERE SAINT JEAN

Le terme de baptistère est inséparable de l'initiation chrétienne, les Pères parlant de piscine, de bain, de fonts en référence aux eaux courantes ou aux bassins où le baptême était administré. Le baptistère est donc, pour la tradition chrétienne, le lieu où l’on reçoit le baptême, sacrement par lequel on entre dans la communauté. Les premiers baptistères ont été construits au IIIème siècle. L'un des plus anciens retrouvés, celui de Doura Europos est antérieur à 256 (époque du règne des empereurs romains Dèce et Valérien).

 

 

 

 Baptistère de la maison chrétienne de Doura Europos : Doura Europos ; Peintures murales ; Début du IIIe siècle ap. JC

 

En France, les premiers baptistères ont été bâtis au Vème siècle, au moment ou l'Empire romain d'occident fait place au Moyen Age (le dernier empereur est destitué par les « barbares » en 476). Ce sont ceux de Fréjus dans le Var, de Poitiers dans la Vienne, de Reims dans la Marne et... de Limoges.

 

C'est en effet à l'occasion d'une campagne de fouille lancée en août 2005 que les archéologues ont mis à jour, devant le portail nord de la cathédrale, sur la place saint Etienne, les vestiges d'un baptistère, édifice à plus d'un titre remarquable. Il est d'abord très certainement une des plus anciennes constructions de ce genre dans notre pays, les datations au carbone 14 le faisant remonter à une période antérieure à 440 (il a probablement été bâti dans le premier quart du Vème siècle).

Relativement vaste (280 m² de surface au sol), il se développe selon un plan centré de forme hexagonale alors que la plupart des autres baptistères épiscopaux gaulois ont une forme octogonale : c’est un fait rarissime qui témoigne de la notoriété du siège de Limoges.

La piscine, au centre de l’édifice, ouvre sur six pièces quadrangulaires, sortes de chapelles latérales, ce qui est également original. Les fragments de porphyre (pierre vitreuse cristalline) et de marbre retrouvés laissent penser que ces espaces étaient richement décorés.

 

Voici, vus des terrasses de la cathédrale, les restes de l’une des chapelles latérales du baptistère.

Le baptistère, à cet emplacement, au centre de la cité antique et de l’ensemble cathédral, comme c’est le cas à Fréjus, atteste l’ancienneté de l’Eglise dans cette partie occidentale du Limousin et de la permanence du site où la tradition a toujours honoré l’ermitage de saint Martial, premier évêque de Limoges.

     Les découvertes archéologiques laissent supposer que le baptistère a subi plusieurs modifications au cours du Haut Moyen-Âge (travaux sur la cuve baptismale, suppression de l’alimentation en eau du bassin, création d’une abside avec un autel à l’est…). Au début du XIIIe siècle, il est arasé et remplacé par l’église saint Jean en saint Etienne, paroisse où seront célébrés au temps pascal tous les baptêmes de la Cité jusqu'à sa destruction à la Révolution. 

Ce plan met en évidence la forme hexagonale très particulière du baptistère.

La cuve baptismale, au centre, est entourée par les six chapelles octogonales qui pouvaient servir de lieu d'enseignement, de vestiaire, de pièces destinées aux deux onctions ainsi qu'à la remise du vêtement blanc aux néophytes.

A l'ouest, un mur relie les trois chapelles, créant ainsi une vaste façade avec deux petites pièces d'angle.

Les parties en bleu foncé correspondent aux vestiges mis à jour. Le reste est reconstitué.

 

 

 

 

 

Reconstitution 3D du baptistère de Limoges. Elle a été réalisée par Cyril Lachaud avec le logiciel Blender.