LA PAGE DU DIMANCHE

1er dimanche de l'Avent

Dimanche 1er décembre 2023 –  1er dimanche de l'Avent - Année B

L’arrivée d’un enfant, cela se prépare. Dans quelques semaines, nous fêterons
la naissance de Jésus, notre Dieu. En veillant jour après jour, dans la
prière, dans l’écoute de la Parole, nous laissons grandir en nous le désir que
Dieu prenne davantage de place dans nos vies, nos familles, nos amitiés, au
travail et dans nos loisirs. Avec un émerveillement renouvelé, faisons place
en nous pour Dieu.

PREMIÈRE LECTURE

« Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! » (Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7)

Lecture du livre du prophète Isaïe

C’est toi, Seigneur, notre père ;
« Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom.
Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer
hors de tes chemins ?
Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir
et ne plus te craindre ?
Reviens, à cause de tes serviteurs,
des tribus de ton héritage.
Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais,
les montagnes seraient ébranlées devant ta face.

Voici que tu es descendu :
les montagnes furent ébranlées devant ta face.
Jamais on n’a entendu,
jamais on n’a ouï dire,
nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi
agir ainsi pour celui qui l’attend.
Tu viens rencontrer
celui qui pratique avec joie la justice,
qui se souvient de toi
en suivant tes chemins.
Tu étais irrité, mais nous avons encore péché,
et nous nous sommes égarés.
Tous, nous étions comme des gens impurs,
et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés.
Tous, nous étions desséchés comme des feuilles,
et nos fautes, comme le vent, nous emportaient.
Personne n’invoque plus ton nom,
nul ne se réveille pour prendre appui sur toi.
Car tu nous as caché ton visage,
tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes.
Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père.
Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes :
nous sommes tous l’ouvrage de ta main.

– Parole du Seigneur.

PSAUME

(79 (80), 2ac.3bc, 15-16a, 18-19)

R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés !
 
 (79, 4)

Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.

Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.

Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !

DEUXIÈME LECTURE

Nous attendons de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ (1 Co 1, 3-9)

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
à vous, la grâce et la paix,
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet,
pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ;
en lui vous avez reçu toutes les richesses,
toutes celles de la parole
et de la connaissance de Dieu.
Car le témoignage rendu au Christ
s’est établi fermement parmi vous.
Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque,
à vous qui attendez
de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.
C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout,
et vous serez sans reproche
au jour de notre Seigneur Jésus Christ.
Car Dieu est fidèle,
lui qui vous a appelés à vivre en communion
avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison » (Mc 13, 33-37)

Alléluia. Alléluia.
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, et donne-nous ton salut.
Alléluia. (Ps 84, 8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Prenez garde, restez éveillés :
car vous ne savez pas
quand ce sera le moment.
C’est comme un homme parti en voyage :
en quittant sa maison,
il a donné tout pouvoir à ses serviteurs,
fixé à chacun son travail,
et demandé au portier de veiller.
Veillez donc,
car vous ne savez pas
quand vient le maître de la maison,
le soir ou à minuit,
au chant du coq ou le matin ;
s’il arrive à l’improviste,
il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous :
Veillez ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.

HOMÉLIE

C’est aujourd’hui le nouvel an chrétien. Nouvelle année liturgique. Nouvel évangile avec saint Marc pendant toute une année. Nous voilà reparti pour un tour de roue. Alors, éternel recommencement, comme le hamster dans sa roue ? Le prophète Isaïe nous prévient : « Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. » Peu à peu c’est installé le régime de l’endormissement, de l’indifférence. De fait, on respecte encore un peu le commandement du dimanche, mais après ! Est-ce suffisant ? On finit par laisser la place à d’autres qui semble-t-il ont compris que le vide laissé par les chrétiens était une porte ouverte à leur religion. La montée de l’islam (de 8 à 11 %, + 37 % en 12 ans), l’effondrement du catholicisme (de 43 à 25 %), la montée des sans-religion (de 45 à 53 %). Si on prolonge les courbes, on voit bien le paysage qui va s’imposer. L’immigration joue un rôle croissant dans ces évolutions parce qu’elle reste massive (plus de 10 % de la population) et qu’elle recompose la religion « qui reste ». Les Français continuent à sortir massivement du catholicisme comme si de rien n’était. Dans ces conditions, si rien ne change, il n’est pas impossible que le catholicisme devienne, un jour pas si lointain, la deuxième, voire la troisième religion du pays. Ce qui était hier encore inimaginable ou considéré comme une hypothèse d’école idéologique est devenu possible, voire probable. Certains chrétiens répondront : « Qu’importe, l’important est de vivre honnêtement, aimer Dieu et son prochain, et ainsi mériter la vie éternelle! » Les musulmans peuvent aussi le dire, ainsi que les israélites. La religion n’est pas d’abord un code de bonne conduite pour obtenir une bonne note à l’examen de fin de vie. Non, nous dit Jésus dans l’Évangile de ce 1er dimanche de l’Avent : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » Non, le but de la vie, n’est pas de s’assoupir sur son acte de baptême et de faire le minimum syndical. C’est se préparer, jour après jour à la rencontre merveilleuse et désirée avec le Christ. Là, est la clef, le sens réel et concret de la vie de tout un chrétien. Vivre, c’est aller à un rendez-vous de tout temps. Avec le Nouveau Testament nous savons que le Christ est venu mais nous savons aussi qu’il est à venir. Il est venu, mais tout reste à faire. Il est venu montrer clai­rement à l’homme le chemin de sa destinée, il a balisé la route. Cette fois, le but est clairement désigné : un jour, il reviendra et ce jour-là sera le terme de la longue marche de l’humanité. Ce jour-là, aura lieu la rencontre des rencontres, le grand rendez-vous d’amour que le Christ donne à l’homme assoiffé. Ce temps de l’absence est donc le temps de la responsabilité : chacun a reçu une charge, chacun a reçu une mission : annoncer la Bonne Nouvelle du Christ à tous et à chacun. On peut même penser que ce Maître est parti exprès, pour donner de l’importance à ses serviteurs et donc une responsabilité réelle. Dieu est parti, comme pour ne pas être sans cesse sur notre dos. Il tient à ce que nous soyons libres, sans pression. Ce n’est pas pareil de veiller, ou de dormir. Ce n’est pas pareil d’aimer, et de ne pas aimer. Nous sentons bien que l’Évangile d’aujourd’hui est un avertissement grave. Qu’arrivera-t-il si le travail fixé à chacun n’a pas été fait ? Qu’arrivera-t-il si ceux qui devaient veiller sont trouvés endormis?

Dimanche dernier, Jésus nous a dit que tous les hommes seront jugés d’abord sur l’amour. Voici le fondement commun du jugement pour tous, croyants ou incroyants. Mais aujourd’hui, Jésus nous dit que nous, les croyants, nous serons aussi jugés sur un second critère : « Veillez pour que le maître, en arrivant à l’improviste, ne vous trouve pas endormis. » Nous qui avons entendu la voix de Jésus, nous serons aussi responsables de notre réponse de foi, de notre vigilance. Il nous demande non seulement d’aimer, mais de veiller. C’est cette attitude très concrète qui distingue les vrais amis de Jésus, de ces chrétiens à gros grain que nous sommes trop souvent. Il y a ceux qui veillent, et ceux qui ne veillent pas. Que Jésus soit un inconnu, ou un indifférent pour beaucoup d’hommes, cela ne l’étonne pas. Mais à nous, ses amis, il nous dit aujourd’hui de veiller, c’est-à-dire d’être de ceux qui l’attendent en l’annonçant. Vivre, c’est se préparer à ce rendez-vous. Forts de la première visite du Christ, nous marchons avec confiance vers sa venue ultime, avec des mains risquant d’être vides du bien que je n’ai pas su faire. Mais du moins, que toute ma vie, et en particulier ce temps de l’Avent, me permette d’élargir mon cœur et de ne pas avoir peur de proclamer ma foi.

 

PRIÈRE UNIVERSELLE

Le prêtre : Aujourd’hui, nous entrons dans le temps de l’Avent. Avec une grande espérance, tournons-nous vers Dieu notre Père et confions-lui toutes nos intentions.

Béni sois-tu, Père, pour le temps de l’Avent, durant lequel nous nous préparons à fêter la naissance de ton Fils. Que tous les chrétiens creusent en eux le désir de la Bonne Nouvelle. Ensemble, prions. ℞

Béni sois-tu, Père, pour les personnes en situation de handicap qui participent activement à la vie de la société. Que les politiciens promeuvent des mesures pour faciliter cette inclusion. Avec le pape François, ensemble prions. ℞

Béni sois-tu, Père, pour celles et ceux qui veillent auprès des personnes malades, des personnes alitées dans les hôpitaux ou en résidences. Qu’ils apportent joie et espérance aux plus fragiles. Ensemble, prions. ℞

Béni sois-tu, Dieu, pour les moines et les moniales qui veillent, même la nuit, pour tous les habitants de la terre. Soutiens-les dans leur lumineuse mission d’intercession. Ensemble, prions. ℞

Le prêtre : Dieu notre Père, toi qui veilles sur chacun de tes enfants, écoute toutes nos prières, par le Christ, notre Seigneur. — Amen.

 

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