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Le Narthex

LE NARTHEX sur lequel débouche le porche est un vaste vestibule de 6 travées, qui fait jonction entre l'église et le clocher ; celui-ci est décalé par rapport à l'ensemble de la cathédrale, car il est dans l'axe de la crypte et de l'ancienne église romane. Le narthex est éclairé par 2 grandes baies gardant en leur centre des vitraux du XV. s. Au Sud, un apôtre et Saint-Jean-Baptiste, au Nord deux apôtres. A remarquer aussi 4 belles statues en bois figurant des rois, provenant d’un ancien buffet d’orgue.  Sont aussi abritées des statues de calcaire du groupe du XIVe siècle initialement placées sur le chevet extérieur et figurant la lapidation de Saint Etienne : entre deux bourreaux grimaçants qui le lapident, Etienne, à genou revêtu de la dalmatique du diacre, lève les yeux vers le ciel où lui apparaît le Christ ressuscité.

En franchissant la grande porte centrale on est saisi par la beauté et la grandeur d'une nef harmonieusement équilibrée, radieuse de lumières et d'ombres, qui inspire une paix profonde et invite tout naturellement à une prière silencieuse.

Donnons en passant quelques dimensions des volumes intérieurs qui ménagent une si heureuse perspective. De l'entrée de la nef au chevet nous comptons 81 m 70. La nef seule mesure 72 m 90 pour une hauteur de 23 m 50 et une largeur de 11 m 30. Les collatéraux s'élèvent à 12 m pour une largeur moyenne de 4 m 50 à 5 m. Largeur totale : 33 m 45. Le transept mesure 41 m 15 pour une largeur de 7 m. Ces chiffres qui donnent des dimensions modestes traduisent bien l'équilibre des proportions et offrent la forte impression d'élan et d'harmonie qu'on éprouve dans les plus grandes cathédrales. On est avant tout frappé par l'élégance, la clarté et la proportion parfaite de toutes les parties de l'édifice.

Jubé

Venant du premier mot de la prière « Jube, domine, benedicere », le terme « jubé » est utilisé pour désigner une clôture transversale qui ferme le chœur de l'église réservé aux clercs, généralement entre les deux piles orientales de la croisée du transept. Du haut du jubé, le prêtre ou le diacre proclamait l'épître et l'évangile.

Le jubé de Limoges fermait donc, comme ceux de Bourges, Rodez, Saint Etienne du Mont à Paris, Condom... le chœur de la cathédrale.

En 1789, il fut déplacé au fond des deux travées de nef existantes en application du concile de Trente qui voulait, dans le cadre de la Contre-Réforme, que les laïcs puissent participer plus directement à l'ensemble de la liturgie. De nouveau démonté en 1888, il fut accolé au mur de clôture de la nef enfin achevée. Aujourd'hui, il supporte la console de l'Orgue construit entre 1961 et 1963 par les établissements Gonzalez.

Ce monument de style Renaissance date de 1533-1534 (ces deux dates figurent sur des petits cartouches sculptés au bas de deux des pilastres qui encadrent les six niches qui refermaient, semble-t-il, avant la Révolution, les statues des apôtres et des pères de l'Eglise).

Il fut commandé par Jean de Langeac (panneau sur son tombeau). La devise du prélat apparaît en différents points, et notamment au bas des colonnes qui encadrent la porte : « Marcescit in otio virtus » (la vertu se perd dans l'oisiveté). Ses armoiries étaient sculptées dans les huit couronnes de laurier qui ne sont pas sans rappeler l'Antiquité romaine.

En calcaire de Basse Corrèze, le décor du jubé présente tout un programme Renaissance à la fois païen et Chrétien. Aux retombées de la balustrade, trônent les six vertus malheureusement mutilées à la révolution : la foi, l'espérance, la charité, la justice, la force et la prudence.

Les colonnes, les pilastres et les plates-faces déploient un somptueux décor fait de cartouches, de couronnes, de vases, de rinceaux où l'on aperçoit des amours, des nymphes, des femmes au torse nu... Tout un monde de l'art Antique.

 

Sur le soubassement, des bas-reliefs mettent en scène six des douze travaux d'Hercule (les six autres étaient sur l'autre face du jubé, aujourd'hui disparue) : le demi-dieu est présenté terrassant le lion de Némée, l'hydre de Lerne, les Centaures... Pourquoi un tel décor dans un édifice religieux ? N'oublions pas que le Jubé est de style Renaissance et que l'Antiquité est donc mise à l'honneur. En plus, Hercule a été un temps considéré comme une préfiguration du Christ : il est fils d'un Dieu et a accompli, par ses travaux, de véritables miracles. Enfin, à l'Époque moderne, une croix monumentale surmontait la balustrade : « par son sacrifice, le Christ est vainqueur du paganisme » (illustré ici par une profusion de décors et par l'un de ses plus grands héros). Cette victoire du fils de Dieu est également déclinée au travers des ins truments de la Passion représentés, tenus par des anges, au-dessus des couronnes de laurier.

La Nef

La nef de la cathédrale, bien que relativement homogène a pourtant été construite en deux étapes séparées de trois siècles et demi (1448-1876).

Les deux premières travées en partant du transept, ont vu le jour dans la seconde moitié du XVème siècle, sous l’épiscopat des deux Barthon de Momtbas, oncle et neveu.

Seconde moitié du XVème siècle

1876
 
Les trois dernières ainsi que le narthex qui assure le lien avec le clocher légèrement désaxé, ont pu s’élever à partir de 1876, grâce aux efforts déployés par Monseigneur Duquesnay et à un financement essentiellement diocésain (80% du total des dépenses).

 Un programme d’embellissement du clocher, avec notamment une galerie des rois et une porte de style néo-gothique, était prévu. Mais faute de moyens financiers, il n’a pu être réalisé (les croquis sont conservés aux Archives départementales).

Baptistère

Cette chapelle a été restaurée, en 1865, par M. Lacaud, archi­prêtre de la cathédrale. Le sujet du vitrail, qui est le baptême du Christ, a été choisi naturellement pour orner la chapelle où se trouvent les fonts-baptismaux. Sur les bords ombragés du Jourdain, Jésus, dont la tête est couronnée du nimbe crucifère, sanctifie l'eau baptismale en re­cevant le baptême de Jean.

Au-dessous des figures du Christ et de saint Jean-Baptiste, on lit dans deux cartouches qui forment piédestal à droite et à gauche cette strophe d'une hymne du poète Prudence, que l'Église chante au jour de l'Epiphanie :

  LAVACRA PURI  PECCATA QUAE NON
A droite :  GURGITIS CŒLESTIS A gauche : DETULIT NOS AB‑
 AGNUS ATTIGIT LUENDO SUSTULIT.

"L'Agneau céleste a été touché par le bain des eaux limpides : pour nous laver,

Il a enlevé les péchés que lui-même n'avait pas commis. »

 

Baptistère – 1865 - Couvercle émaillé rehaussé par une statue en bronze de St Jean-Baptiste

Le baptistère, (ou « fonts baptismaux » du latin fons, la source) est un lieu : c’est là que jaillit la fontaine baptismale ou que la cuve baptismale est établie pour célébrer les baptêmes, car c’est là que les chrétiens renaissent de l’eau et de l’Esprit saint et sont incorporés à la communauté chrétienne et à l’Eglise universelle.

Les fonts baptismaux servent typiquement aux baptêmes par aspersion. Beaucoup de fonts baptismaux, comme celui-ci, ont huit côtés pour rappeler la nouvelle création. Certains fonts ont trois côtés, en rappel de la Sainte Trinité du Père, Fils et Esprit Saint. Ils sont parfois placés devant la nef de l'église pour rappeler aux fidèles leur baptême, qui représente leur entrée dans l'Église. Le baptême dans les fonts baptismaux est habituellement fait par aspersion, versement et trempement, comme dans le verbe grec βαπτιζω (baptizo), qui peut aussi signifier immerger. Cependant, seuls certains fonts baptismaux sont assez grands pour permettre l'immersion totale de l'enfant. Les premiers fonts baptismaux étaient construits pour l'immersion entière, mais ils sont devenus plus petits lorsque le baptême des enfants est devenu plus courant.

 

Peintures :    Assomption de la Vierge Marie

Fisen Englebert (peintre)

Lieu de provenance : Belgique, Liège, abbaye de cisterciennes de Robermont

1er quart 18e siècle : 1721

Tableau commandé en 1720 au peintre liégeois Englebert Fisen pour le couvent de cisterciennes du quartier de Robermont à Liège (Belgique) et réalisé en 1721. Un dessin préparatoire est conservé au cabinet des estampes de Liège (inv. E. 189/102). Une autre Assomption (église Saint-Feuillen de Fosses-la-Ville, Belgique), réalisée par Fisen en 1729 pour son mécène le chanoine Matthias Clercx, reprend la figure de la Vierge et les angelots la soutenant.

Le Transept

Le transept, étroit par rapport aux dimensions de l'édifice (7 mètres de largeurs pour 47,15 mètres de long) dessine les bras de la croix.

Sur le pilier nord de la croisée, se détachent nettement au-dessus du chapiteau, deux faux départs de croisées d’ogive, preuve qu'un plan carré avait sans doute été projeté. La nouvelle courbe des arêtes dessinée à la reprise des travaux rattrape les dimensions plus modestes des fondations de l'ancien transept roman. Plus long d'une travée, le transept nord fut prolongé lors de l'édification du portail Saint Jean en 1515.

Au revers de la façade flamboyante, de part et d'autre du trumeau, au-dessus du linteau des portes, tout le tympan est occupé par un remplage à mouchettes et soufflets sertis de verres colorés d'un bel effet. A l'extérieur, une statue du Christ bénissant accueille les fidèles : "Je suis la porte des brebis". Jean 10, 4-7

Au-dessus de la porte, la verrière est surmontée de la grande rose contenue dans quatre segments de cercles. Au centre, dans le quatre-feuilles, le Christ sauveur bénissant tenant le globe terrestre, et tout autour, dans cent cinquante lobes lancéolés verts, bleus et rouges, des anges et chérubins aux multiples ailes, " Je suis la lumière du monde, le soleil de justice". Jean 8, 12.  Cette porte est la seule entrée monumentale de la cathédrale, figure de l’Eglise, la nouvelle Jérusalem. Sur le côté gauche de la porte, un tableau représentant Sainte Valérie portant sa tête à Saint Martial. (Milieu du 17ème s.)

 

LE BRAS DE TRANSEPT SUD

Le transept sud renvoie aux diverses époques de la construction de la cathédrale. Le petit portail et ses arcatures, la belle rose dans son encadrement carré, de style rayonnant, datent de la reprise des travaux de 1344.  La rose à douze rayons (douze mois, douze apôtres), avec la figure du cercle, représente le divin au milieu du carré de la terre. Ce mur sud garde le dépouillement  des bases du transept roman.

Sur le mur ouest, en revanche,  les remplages de mouchettes et soufflets sont de style flamboyant. La décoration des chapiteaux est différente ainsi que celle des colonnes. C'est dans la deuxième moitié du XV e siècle que furent construites les deux premières travées de la nef par les évêques Barthon de Montbas.

Au-dessus de la porte, un tableau représentant la lapidation de Saint Etienne - 1831

Le Choeur

Projeté par Aymeric de la Serre, évêque de Limoges de 1246 à 1272, le chœur gothique a été construit à partir de juin 1273 au-dessus du chœur de l’édifice roman, le prolongeant vers l’est au-delà de la crypte. A partir de 1294, les premiers fonds étant épuisés, les évêques Raynaud de la Porte, Gérard Roger et Hélie de Talleyrand réussirent, malgré des difficultés financières, à trouver de nouveaux revenus, et en 1327, le chœur était achevé, raccordé au transept roman, avec le déambulatoire, ses chapelles rayonnantes ainsi que la chapelle du transept nord.  De style rayonnant, il porte la date de sa construction : les piliers sont constitués de faisceaux de colonnettes qui s'élèvent jusqu'à la naissance des voûtes. Cet élancement annonce déjà le gothique flamboyant.

Le chœur au  Moyen Age abritait les célébrations des chanoines, prêtres et chantres (les clercs).  La voûte ornée des liernes peints représentant des anges et des motifs floraux fait allusion à la prière eucharistique de la messe. Un jubé constituait la clôture d'avec la nef (les laïcs) et servait de tribune pour le chant et la proclamation des lectures.

Au XVIII e siècle, en application du Concile de Trente, l'évêque Mgr Duplessis d'Argentré confiera à  par l'architecte Brousseau un réaménagement du sanctuaire Le Concile voulait permettre aux fidèles d'avoir accès à la célébration eucharistique et à la parole de Dieu. Le jubé fut alors démonté (il est visible au fond de la nef). Le dôme de l'autel qui se trouvait à la hauteur de l'orgue de chœur est maintenant dans la chapelle Saint Simon côté nord.

Datent aussi de cette période la chaire et la grille du chœur.

Le dispositif actuel de célébration à l'entrée du transept est provisoire. Consécutif au Concile de Vatican II,(1965) il met l'autel et l'ambon au milieu de l'assemblée, le Christ au sein du peuple de Dieu.

Les deux baies centrales du haut de l'abside sont constituées de restes de verrières anciennes du XVème siècle. L'annonciation occupe le bas des fenêtres ; dans le remplage, c'est le calvaire qui domine tout l'édifice.

L'importance de l'élévation (23,50 mètres sous les voûtes du sanctuaire) traduit l'intensité de la foi qui s'élève vers Dieu. La lumière, apportée à la fois par les baies des chapelles et par les vitraux de la claire-voie au-dessus des triforiums, est le symbole de Dieu présent dans sa maison (Il est lumière pour tous les hommes).

Chapelles

Plusieurs chapelles ont conservé leur décoration de fresques d'origine :

Voir le bel ensemble de la vie de la Vierge et de la légende de sainte Catherine dans la chapelle saint Léonard, et dans la chapelle sainte Germaine, l'apparition du Christ à Marie Madeleine et quelques restes d'un cycle christologique où l'on reconnaît Noël et le calvaire.

Au XIXème siècle le peinte STEINHEL exécutera un ensemble conçu comme une vitrine du sanctoral limousin. Les verrières ont été réalisées dans le même esprit en intégrant quelques éléments plus anciens.

A la hauteur de la chapelle d'axe, sous la clé de voûte figurant saint Pierre et ses clefs, observez le beau point de vue sur la voûte de la rotonde du chœur et l'harmonie simple de tout le vaisseau.

La chapelle de la Vierge est ornée de fresques de style néogothique réalisées par le peintre Denuelle.

De la même période, le vitrail reprend le thème biblique de « l'arbre de Jessé », généalogie de Jésus depuis le père de David jusqu'à la Vierge Marie portant le Sauveur.

Orgue

Depuis 1963, la cathédrale de Limoges possède l'un des or­gues Gonzalez dont l'esthétique reste unique et exceptionnelle. En fait, il faudra attendre la restauration de 1986 pour voir l'imposant instrument doté de sa composi­tion définitive de 50 jeux.

L'orgue Danion-Gonzalez

En juillet 1958, l’administration décide de mettre en concurrence les maisons, ROETHINGER, GONZALEZ, JACQUOT-LAVERGNE et HAERPFER.

L'administration retient alors le projet de Gonzalez. Le grand orgue est alors réalisé avec 30 jeux. Il faudra attendre la restauration de 1986 pour voir l'instrument enfin doté de sa composition définitive de 50 jeux. Il fut inauguré par l'organiste Noëllie PIERRONT en présence de toutes les autorités civiles et religieuses du département et bien entendu d'une foule considérable, le 13 décembre 1963, et Mgr RASTOUIL, après 25 années de procédures administratives, peut enfin procéder à la bénédiction des Grandes-Orgues de la cathédrale de Limoges.

En 1986 un relevage bien indispensable est enfin effectué sur cet instrument qui est devenu pratiquement injouable. Il est décidé de doter l'instrument d'un véritable clavier de Récit expressif, et les vœux de la commission de 1963 sont enfin réalisés. Il aura fallu attendre une nouvelle fois 23 années... pour que le grand orgue de la cathédrale de Limoges soit enfin achevé.

Buffet et plate-forme

C'est l'architecte en chef CREUZOT, qui après-guerre avait fait interrompre les travaux d'installation de l'orgue offert par Mgr RASTOUIL, qui est chargé d'établir un projet de buffet ne faisant pas corps avec le jubé. L'idée de J. CREUZOT était de construire une double plate-forme en béton armé soutenue par de puissantes consoles-corbeaux et d'y déposer, comme un nid d'oiseau, un orgue élancé avec un grand corps épousant au sommet la courbe de la grande rosace occidentale, et positif de dos.

La Crypte

Située sous les deux premières travées du chœur gothique, elle conserve une partie de son sanctuaire (avec des colonnes, des chapiteaux et des voûtes d'arêtes) et environ un tiers de son couloir annulaire. Elle est ornée de magnifiques peintures de la fin du XIIème siècle :

- Dans le sanctuaire, un Christ en majesté encadré d'un aigle et d'un lion, symboles des évangélistes Jean et Marc, domine une petite Marie-Madeleine, en habit de franciscain, qui « essuie » les pieds du Sauveur de sa chevelure.

Le mur gauche de la partie sud du couloir annulaire est revêtu d'une fresque de l'Annonciation. Son décor, son style et ses couleurs rappellent la crypte de Saint‑Savin (Vienne) et les miniatures de la Bible de Saint Yrieix et du sacramentaire de Saint Etienne. Cette scène serait la première d'un cycle de Noël qui comprendrait entre autres, selon des recherches menées au début du XXème siècle, une Adoration des rois mages peinte dans la partie nord du couloir annulaire.

Notre Dame de pleine lumière

Désormais protégée, l'œuvre contemporaine de Léa SHAM'S et Alain DUBAN, Notre Dame de la Pleine Lumière, se rend proche de ses visiteurs ajoutant la majesté des vierges noires à la splendeur d'une architecture sculptée par la lumière.

Adoptée d'emblée par des amateurs d'émail, des artistes reconnaissants, des limousins fiers de la belle ouvrage, des fidèles et des visiteurs de la cathédrale, cette œuvre du XXIème siècle a été acquise par souscription pour demeurer en cette chapelle.

Le Chevet

Au milieu du XIIIème siècle, la cathédrale romane, construite aux XIème-XIIème siècles, devient trop exiguë et trop vétuste pour accueillir dignement l’évêque et ses chanoines.

Le chœur est donc reconstruit à partir de juin 1273 selon les principes de l’architecture gothique apparue en Île-de-France dans les années 1140 (basilique Saint-Denis, Cathédrale de Chartres...).

D'une belle unité, ce chœur doit son originalité à sa profondeur (trois travées droites, un rond-point, un déambulatoire et de nombreuses droites et rayonnantes), à ses triforiums aveugles galeries de circulation au-dessous des baies du vaisseau centre) et à son couvrement en terrasses (habituellement, on trouve des toits ou des combles aménagés). Il est très probablement, avec ceux de Clermont (1262), Toulouse, Narbonne (1272) et Rodez (1277), l’œuvre de Jean Deschamps, un architecte natif de Paris, présent dans le sud de la France à cette époque.

Tombeau de Raynaud de la Porte

Dans un entrecolonnement du chœur, le tombeau du cardinal Raynaud de La Porte, ancien évêque de Limoges, mort en 1325 : ce tombeau de Raynaud de la Porte est le plus ancien conservé dans la cathédrale.
Il date de la fin du premier tiers du XIVème siècle.
Le prélat, mort en 1325 après avoir été nommé archevêque de Bourges (1316) puis créé cardinal (1320), revêt les ornements épiscopaux (mitre, gants, crosse, chasuble).
Suivant l'usage, ses pieds reposent sur deux animaux symboliques.
Sa famille spirituelle est représentée par six statuettes (probablement des chanoines) sculptées sur la face avant du sarcophage. Deux anges thuriféraires munis d'un encensoir dévoilent le gisant en soulevant un voile. Cet élément de décor, unique en France, semble avoir été emprunté à l'Italie.

Sur les côtés, quatre bas-reliefs attirent l'attention :
à gauche, l'offrande de la cathédrale à Marie et au Christ par Reynaud de la Porte (en haut) et Sainte Valérie présentant sa tête à Saint Martial (en bas) ;
à droite, le Christ en majesté entre deux anges dont l'un porte la croix de la crucifixion et l'autre la couronne d'épines (« Christ s'est offert pour le salut des hommes ») et la lapidation de Saint Etienne.

L’ensemble est recouvert d'un dais à trois gables finement travaillés, ornés de feuilles de choux et séparés de pinacles d'esthétique gothique. Quelques traces de peinture polychrome subsistent. Sculptures mutilées sous la Révolution.

Le Tombeau de Jean de Langeac

Cliché : http://chambredescouleurs.france-i.com/

Jean de Langeac, évêque de Limoges à partir de 1533, mourut à Paris en 1541. Il est très certainement le plus grand évêque que la cathédrale ait connu au XVIème siècle.

Féru d'art, on lui doit notamment, outre ce tombeau, le magnifique jubé qui orne le fond de la nef. Ces deux monuments sont représentatifs de la Renaissance française.

Aujourd'hui, seul le décor de pierre subsiste. La statue en bronze du prélat agenouillé dans la prière, fut envoyée à la monnaie et fondue en 1793.

Aux quatre angles, des colonnes cannelées surmontées de chapiteaux à feuilles d’acanthe, constituent un ensemble de style corinthien qui rappelle l’Antiquité grecque (la Renaissance est en grande partie une redécouverte du beau antique, en rupture avec le « laid médiéval »). Elles supportent un plafond à caisson.

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Sur l'entablement et le soubassement des deux côtés, quatorze panneaux inspirés des gravures de l'artiste allemand Albrecht Dürer, présentent l'Apocalypse de Saint Jean.

Le plus célèbre, celui des cavaliers, est le troisième en haut, en partant de la gauche, côté déambulatoire. Sur le soubassement côté chœur, apparait le triomphe de ta Cité de Dieu : un ange enchaîne le dragon ; un autre conduit saint Jean sur une colline d'où il aperçoit la Jérusalem céleste : « Viens, Seigneur Jésus ».

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Le Tombeau de Bernard Brun

Cliché : http://chambredescouleurs.france-i.com/

Bernard Brun n'a jamais été évêque de Limoges. Doyen du chapitre cathédral, il fut nommé successivement à partir de 1327 aux sièges épiscopaux du Puy, de Noyon et d'Auxerre. S'il fut inhumé ici, c'est parce qu'il souhaitait faire face, dans la mort (1350), à son oncle Raynaud de la Porte.

Revêtu de la mitre, de la chasuble et tenant la crosse, son gisant repose sur un lion, symbole de puissance (ses armoiries sont d'ailleurs un lion grimpant sur un champ semé de trèfles).

Le mur du fond est occupé par quatre bas-reliefs finement sculptés :

- En haut, à gauche, Jésus, fils de Dieu, couronne la Vierge.

- A droite, au même niveau, le Christ juge, est assis sur un trône qui a pour marchepied, la Jérusalem céleste, image du Paradis.

Il est entouré de deux anges qui portent la croix de la crucifixion et la lance, symboles de la Passion. Devant lui, la Vierge et Saint Jean sont à genoux.

- En bas à gauche, Sainte Valérie, soutenue par un ange, présente sa tête à Saint Martial qui la bénit.

- Le Christ en croix, entre Marie et Jean, occupe le panneau de droite.

 

L'entablement, composé de deux gables ajourés décorés de feuilles de choux et séparés par des pinacles, est un très bel exemple du gothique à la française.

Cliché : http://chambredescouleurs.france-i.com/

Le Portail Saint Jean

Le portail Saint Jean doit son nom à l'église Saint Jean en Saint Étienne qui s'élevait, au moment de sa construction, parallèlement à la cathédrale. Il ferme le bras de transept nord, achevé entre 1515 et 1530, sous les épiscopats de Philippe de Montmorency et de César Villiers de l'Isle-d'Adam (englobant la chapelle Sainte Valérie, ce bras est plus long que celui du celui du sud d'une travée).

cliché : http://chambredescouleurs.france-i.com/

Au-dessus des portes, le tympan est occupé par un magnifique remplage à mouchettes et soufflets sertis de verres colorés du plus bel effet. La rose, contenue, dans quatre segments de cercle, renferme en son centre un Christ Sauveur tenant le globe terrestre, entouré d'une multitude d'anges et de chérubins (Il est « la lumière du monde, le soleil de justice »).

La galerie supérieure, le front triangulaire qui la surmonte et les trois pinacles qui l'entourent constituent le couronnement d'un portail qui peut être considéré comme un chef-d'œuvre de l'architecture gothique flamboyante.

Traditionnellement, on considère qu'à cet emplacement s'élevait l'oratoire de Saint Martial, premier évêque de Limoges (IIIème siècle). C'est également au pied du portail qu'ont été mis à jour les vestiges du baptistère paléochrétien (Vème siècle).

Les vantaux du portail Saint Jean

Le portail Saint Jean étant la seule entrée monumentale de la cathédrale, les évêques ont voulu le doter, dès sa construction, d'un programme de décoration riche et flamboyant, comprenant, entre autres, deux vantaux en bois sculpté.

Sur celui de droite est figurée la lapidation de Saint Etienne, premier martyr de la Chrétienté et saint patron de la cathédrale. Le saint, à genoux, les mains jointes en prière, entouré d'angelots, reçoit les pierres jetées par deux bourreaux.

Sur celui de gauche, Sainte Valérie, tenant sa tête tranchée entre ses mains, s'avance vers Saint Martial. Ce dernier, coiffé de la mitre et portant la crosse symbole du berger, bénit la jeune femme qui a accepté de se sacrifier au nom de sa foi (« le sang des martyrs est la semence des Chrétiens »). Le duc Etienne, fiancé de Valérie, qui a ordonné sa décollation, est présenté debout à gauche de Martial.

Des motifs divers, faits de bustes, de guirlandes de fleurs, d'arabesques et de rinceaux entourent ces scènes. L'ensemble, restauré une première fois en 1852, l'a été de nouveau en 2005.