L'abbaye trappiste de Notre-Dame des Neiges ferme ses portes

Claire Riobé - Cité du Vatican

Elle avait été fondée par l'abbaye d'Aiguebelle le 5 août 1850, jour de la fête de Notre-Dame des Neiges. La communauté des frères trappistes a annoncé la fermeture prochaine de ce haut-lieu spirituel situé dans la vallée de l'Ardèche, en France. Les frères quitteront l'abbaye d'ici au 22 septembre 2022, date à laquelle se tiendra le Chapitre Général de l'Ordre des Cisterciens de la Stricte Observance, a indiqué la communauté sur son site internet. 

Une décision difficile, prise la veille de Noël, après deux ans de réflexion et «dans un acte de foi consenti, bien que l'âme meurtrie», expliquent les moines. La fermeture est justifiée par le manque de moyens financiers de la communauté, qui ne permet plus aux neuf trappistes de poursuivre leur vie sur les lieux. 

À ce jour, aucune décision n’a encore été prise quant à l'avenir de la communauté. «Nous travaillons, tout en vivant paisiblement notre propos monastique au coeur de l'église communion, à chercher à donner une suite honorable aux lieux sanctifiés par des générations de moines, et une destination pour chacun d'entre nous», indique l'abbé Hugues de Séréville, au nom de la communauté. 

Lieu de recueillement pour des pélerins du monde entier

Lieu d'accueil de pèlerins, située sur le chemin de randonnée Stevenson, l'abbaye de la Trappe était un refuge pour de nombreux randonneurs et fidèles, qui y trouvaient du repos pour quelques heures, ou quelques jours de retraite.

Elle est également le lieu où vécu le bienheureux Charles de Foucauld, dont la canonisation se déroulera à Rome le 15 mai prochain. Il y vécu durant 6 mois son noviciat, de janvier à juin 1890, avant d'être envoyé au monastère trappiste d'Akbès (région d'Alep), en Syrie. 

«À l'instar de Saint Charles de Foucauld qui gardera toujours Notre-Dame des Neiges dans son coeur, quand bien même il devait vivre au loin, nous voudrions nous abandonner à l'entière volonté du Père qui fera de nous ce qui lui plaira», écrit Dom Hugues de Séréville. 

Notre-Dame des Neiges demeurera un lieu de bénédiction, «et nous devons rendre grâce, avant toutes considérations, pour le don que Dieu fait de lui en ce lieu depuis 170 ans, malgré nos faiblesses humaines», ont exprimé les frères de la communauté. 

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